Et si je m’assumais enfin ?
Chère Harmonie,
Ça y est ! Je lance véritablement ce blog et j’ai peur ! Peur parce qu’après t’avoir écrit plusieurs lettres pour être en avance et en publier une chaque semaine, et après avoir hésité entre le « je » et le « nous » dans celle-ci (inclure ou non le lecteur dans mes réflexions, paraître égocentrique ou non), je réalise que je dois laisser tomber le masque. Et c’est flippant !
Je me travestis en fonction des gens que je rencontre, en fonction des contextes dans lesquels j’évolue. Je mets toujours des barrières. Il existe tout un tas de raison de faire cela, mais la seule raison valable, c’est la peur de ne pas plaire aux autres et l’envie de plaire aux gens. Les deux plaies de l’être humain. Alors je ne suis jamais entière avec personne. Je n’assume pas la personne que je suis.
J’ai peur, en rendant publiques mes réflexions sur la vie, que l’on me prenne pour une folle, une tarée. Alors, je dissimule mon vrai visage dans l’ombre derrière une façade.
Par exemple, je ne dis pas aux gens autour de moi que ma passion, c’est l’écriture et que j’ai écrit un roman et une nouvelle. Je me disais que j’en parlerais le jour où je serais publiée et comme cette publication ne vient pas, alors je n’en parle pas.
Pourtant, j’ai ce besoin d’écrire et pas que pour moi. J’ai, au fond de moi, ce désir de partage. C’est très bien, me diras-tu, partage ! Mais après la petite voix dans ma tête me dit : « tu n’as rien à partager, tu ne connais rien, ou pas assez, tu te prends pour qui ?« J‘ai quand même franchi le pas en écrivant un roman et une nouvelle et en la faisant lire à quelques personnes bienveillantes, mais je n’ai pas dépassé ce stade. Je ne me suis pas confrontée au monde.
Tu me diras : « c’est violent de montrer qui l’on est par écrit, car les écrits restent, pourquoi n’essayes-tu pas simplement de dire aux gens qui tu es ? » Oui, c’est vrai, ce serait l’idéal ! Je pourrais partager en discutant avec les gens que je côtoie. Sauf que je suis une mauvaise oratrice, je suis plus à l’aise à l’écrit (même si dans ces lettres, je pars un peu dans tous les sens, tu le verras sûrement) et puis je cherche aussi à rencontrer des gens qui se posent les mêmes questions que moi pour échanger et je ne sais pas vraiment s’il y a en a dans mon entourage. Sans doute, mais comment les repérer ? Et que dire pour qu’ils ôtent leur masque eux aussi ? Comment aborder le sujet au détour d’une conversation sur la pluie et le beau temps ? Et si je me trompe comment supporter le regard que cette personne portera ensuite sur moi ?
Finalement, j’ai créé ce blog. Deux ans que j’y pense et le voilà ! Mais je ne cessais de retarder l’échéance parce qu’un blog est fait pour être lu et cela signifie qu’un moment où un autre, je devrais en parler, alors j’ai essayé de tourner autour du pot. Je me disais « tu ne peux pas en parler à ton entourage, ça serait trop égocentrique, dire aux gens, venez lire mes réflexions personnelles, tu vas passer pour quelqu’un d’imbus d’elle-même ». Donc je préparais des articles en me disant, les gens qui liront ça ne me connaîtront pas personnellement, comme ça, ils ne pourront pas arrêter de m’aimer.
Je continuais donc à avoir envie de partager et d’être aimé, mais j’avais peur d’être jugé. Mais est-ce que les gens autour de moi me jugeront s’ils me découvrent dans mon entièreté, dans ma bizarrerie ? Peut-être oui ! Peut-être qu’effectivement, ils se diront que je suis une folle, mais au moins ils découvriront la vraie moi. Elle ne plaira sans doute pas à tout le monde, mais au moins je ne me cacherai plus derrière un masque lisse trop lisse. La petite fille en moi est terrorisée à l’idée de se mettre en plein jour, mais la femme que je suis devenue à besoin d’être vraiment elle-même et pas juste la part que la société veut bien accepter.
Alors oui, j’ai peur, mais je sais que je dois le faire. Il est temps que je m’assume, même si c’est difficile. Je vais petit à petit relever le masque.
J’espère que les gens qui me connaissent déjà ne seront pas trop durs avec cette part de moi qui écrit des lettres ouvertes dans l’espoir de trouver des réponses à ses questions et pour partager ses réflexions parfois perchées. J’espère surtout que certaines personnes se retrouveront dans mes mots et auront envie d’échanger avec moi.
Suis-je la seule à porter des masques ? À cacher des facettes de ma personnalité par peur ?
Ellega
PS : j’ai décidé de ne pas signer par mon prénom car je laisse justement la moi d’apparence de côté, pour laisser la vraie moi apparaître, la Elle qui se cachait derrière le Ga. (oui, c’est perché, mais je suis comme ça.)
PS2: aurais-je le courage de délaisser ce simulacre de moi-même ? Qu’il soit enseveli ou que je le piétine, il est temps pour moi de l’abandonner, non ?
6 commentaires
Magali
Coucou « Ellega »,
Bravo pour cette mise en avant de toi-même !
J’espère lire ton blog régulièrement.
Je porte souvent un masque également. Je te trouve très courageuse d’enlever le tien ici, même si je suis persuadée que le risque de perdre l’amour de tes proches est très limité.
Amitiés,
Magali.
Ellega
Merci Magali, ça n’est pas toujours grave de porter un masque, mais parfois il est bien lourd et oui je pense aussi que le risque est faible, mais ça fait toujours peur ! J’espère que tu vas bien !
Laurence
Très chère Ellega,
Tout d’abord, bravo pour te livrer ainsi et pour le remarquable travail d’écriture…
Se dévoiler, pas facile…
L’essentiel c’est de se respecter pour s’assumer, s’aimer et être aimé.
Rien de ce que tu peux révéler ici ne m’éloignera de toi…je t’aime telle que tu es…et même si parfois nos avis, nos pensées divergent ou nous sont incompréhensibles, n’est-ce pas là la richesse des échanges, de l’amour?
Je te souhaite de t’épanouir encore, de te découvrir toi-même encore afin de vivre dans ton harmonie avec et dans ce monde complexe mais si riche.
Ne doute pas de toi, avance…et si parfois tu tombes, n’oublie pas que c’est pour mieux se relever.
Toujours là pour toi…
Bon envol…
Bises affectueuses,
Laurence
PS: tu es agréable à lire…
Ellega
Oh merci, ton message me touche ! <3
Iléana
« La petite fille en moi est terrorisée à l’idée de se mettre en plein jour, mais la femme que je suis devenue à besoin d’être vraiment elle-même et pas juste la part que la société veut bien accepter. »
Cette phrase est magnifique…
Merci de nous confier des pensées si intimes, mais qui, j’en suis convaincue, sont partagées par un très grand nombre d’êtres !
Ellega
Merci Iléana ! Oui, j’imagine que nous sommes nombreux dans cette situation ! 🙂