SPIRITUALITE

Qui suis-je ? La trinité corps – âme – esprit ?

Chère Harmonie,

Je te fais part depuis quelques temps de mes réflexions du moment. Tu as pu le constater, je m’interroge beaucoup sur mon « identité », sur la « vie » en général. Je vais continuer aujourd’hui sur cette lancée en essayant de creuser plus profondément. J’ai lu beaucoup de choses, ces derniers temps et j’écris cette lettre alors que tout n’est pas encore clair pour moi. Je ne fais donc que te partager mon ressenti, ma compréhension du moment. Je ne prétends pas savoir (La seule chose que je sais, c’est que je ne sais rien, Amssétou)

Que suis-je ? Qui suis-je ? C’est une vraie question que je me pose beaucoup. Je peux me définir par mon physique et donc mon corps et ses aptitudes, par mes opinions, mes pensées, mes connaissances, mes capacités… donc ma partie cérébrale. Mais ce ne sont jamais que des facettes de mon moi. Ces facettes peuvent changer, évoluer, grandir avec mon vécu, mes expériences. Quand on nous demande qui es-tu ? On répond invariablement par notre prénom comme si ce prénom caractérisait tout ce que l’on est. Mais un nom ne dit pas qui nous sommes en réalité ou bien ? Je sais que je ne suis pas juste une fonction, ni une qualité, ni un défaut, ni mon rôle, bref aucune des étiquettes que l’on pourrait me coller, il ne s’agit que de fragments de mon entierté. Mais quelle entier-té ?

Je me suis longtemps cru être mon cerveau, ma partie analytique, au détriment de mon corps. Même si je l’ai fuit, je sais désormais que mon corps est aussi une facette de moi-même, car je ne pourrais exister sans lui. Mais si ce corps ne pensait pas, je ne serais pas moi non plus, non ? Cette faculté de penser, d’analyser, de percevoir le monde à travers ce corps est ce qu’on appelle le mental. J‘en parlais la semaine dernière et comme je le disais, la plupart d’entre nous (moi y compris jusqu’il y a peu) croit être le « faux-moi » appelé pompeusement l’ego crée par le mental. Il correspond à nos mémoires, nos croyances, notre éducation, notre milieu social, ressasse le passé et interprète les événements en cours et imagine le futur en fonction de ces expériences passées. Il est profondément attaché à la notion de temps, mais il n’est qu’un outil pour appréhender le monde.

Mais alors si je ne suis pas ces pensées, ni le penseur puisque je peux l’observer, ni ce véhicule qui me permet de vivre, qui suis-je ? Qui est ce « je » ? Face à cette question, je me suis sentie très démunie.

Eckhart Tolle dans le pouvoir du moment présent dit : « Je ne peux plus vivre avec moi-même ». Cette pensée me revenait sans cesse à l’esprit. Puis, soudain, je réalisai à quel point elle était bizarre. « Suis-je un ou deux ? Si je ne réussis pas à vivre avec moi-même, c’est qu’il doit y avoir deux moi : le « je » et le « moi » avec qui le « je » ne peut pas vivre. » « Peut-être qu’un seul des deux est réel », pensai-je. A la suite de cette constatation, il vécut ce qu’il nomme l’illumination et nous confie : « Tout ce qui restait, c’était ma véritable nature, l’éternel, je suis, la conscience dans son état vierge avant l’identification à la forme. » 

Mais moi, j’ai beau avoir pris conscience de cela : que je ne suis ni mon corps, ni mes pensées, ni mes émotions ou du moins pas que cela, mais bien plus. Pourtant je n’ai pas encore atteint cette illumination, ou d’une façon si fugace que je ne l’ai pas réalisé, ou que l’ego a repris le dessus si rapidement en me ramenant à des considérations terre à terre que je l’ai oublié. Alors, j’ai commencé à lire sur le sujet. Bien consciente, qu’en faisant cela, j’essayais d’intellectualiser un concept qui ne peut probablement pas l’être.

D’ailleurs ce concept, justement, Eckhart l’appelle l’Etre, et il en dit la chose suivante :

«  L’Etre est LA vie éternelle et omniprésente qui existe au-delà des myriades de formes de vie assujetties au cycle de la naissance et de la mort : pas seulement au-delà mais au cours de toute forme, essence invisible et indestructible la plus profonde. Il représente votre moi le plus profond, votre véritable nature, vous pouvez l’appréhender seulement lorsque votre mental s’est tu. Quand vous êtes présent, quand votre attention est totalement et intensément dans le présent, vous pouvez sentir l’Etre. »

Il a choisi ce mot Etre plutôt que Dieu car « Le mot Dieu s’est vidé de son sens car certains l’utilise avec grande conviction sans avoir entrevu le sacré et d’autres le rejettent comme si ils savaient ce qu’ils nient. Ces abus ont donné lieu à des croyances absurdes de l’ego tel «  Mon ou notre Dieu est le seul Dieu véritable et votre Dieu est faux ». Le mot Dieu est un concept fermé, une image mentale y est attaché (souvent celle d’un vieux barbu), quelque chose ou quelqu’un en dehors de vous et inévitablement masculin. Le mot Etre n’explique rien, c’est un concept ouvert, il ne réduit pas l’infini invisible à une entité finie, il n’a donc pas de représentation mentale, il est le « je suis » qui précède le « ceci » ou « cela ». »

J’ai voulu donc rapprocher ce terme L’Etre des autres notions que l’on retrouve dans la spiritualité et la notion de Trinité est rapidement ressorti de mes recherches. Vous en avez sans doute entendu parler : la trinité Corps – Âme – Esprit.

J’ai regardé nombre de vidéo et lu moult articles (je vous mets la liste en fin de lettre, si cela vous intéresse) et je me suis vite embrouillé l’esprit. (Tiens, j’utilise ici le mot esprit pour parler de mon cerveau ?)

Autant le corps, c’est simple, il est le véhicule de notre incarnation : il me permet de me déplacer, de vivre sur cette planète. Il me permet de découvrir le monde dans lequel je vis via mes 5 sens. Pour le Corps, on est ok et pourtant… Déjà je notais que les émotions sont des réactions corporelles au mental. Ainsi, ces émotions ne sont pas moi non plus, simplement une réaction qui me permet de réagir pour survivre par exemple. Et si j’écoute mon corps en lui accordant l’attention dont il a besoin, je comprend que l’émotion que je ressens vient de mon mental et je peux ainsi réaliser que je ne suis pas mon mental et approcher mieux ce que je suis réellement… Mais alors, que suis-je réellement ? L’âme, l’esprit, l’être ?

On en vient donc au concept de l’âme et de l’esprit, et là ça se corse. En effet, je me suis vite rendue compte que les notions d’Âme et d’Esprit n’était pas claire et pour personne semble-t-il. Certains définissent l’Esprit d’une certaine manière alors que d’autres définissent de la même façon l’Âme. Et si certains semblent associer l’esprit au mental, d’autres les opposent…

Comment un esprit cartésien (tiens de nouveau j’utilise le mot esprit) qui aime mettre des mots sur des notions peut s’y retrouver alors ?

J’ai donc réfléchi à quoi j’associais personnellement ces deux mots : et j’ai vite noté que pour moi l’Âme est associé à l’Amour et donc se rapproche du divin alors que l’Esprit (pour preuve les deux utilisations que je viens d’en faire) à l’Intellect. Pour confirmer cette intuition, je suis allée voir les définitions et expressions utilisant ces deux mots et ça s’est plutôt vérifié, même si souvent les termes s’imbriquent l’un dans l’autre.

En effet, pour l’esprit, on est sur des notions comme :

  • « Ensemble des tendances générales caractéristiques du temps, de l’époque, du siècle. » –> Il peut donc être lié  au temps et pourrait être alors le mental !
  • « Principe de la vie psychique; ensemble des facultés psychologiques tant affectives qu’intellectuelles » –> idem on pourrait penser qu’il s’agit du mental !
  • S »imple d’esprit. Personne dont les facultés intellectuelles ne se sont pas développées normalement et qui souffre d’arriération ou de débilité mentale ». –-> encore une fois, on y est !

Mais parfois aussi, on parle de :

Pur Esprit : « Être incorporel conscient de lui-même, de son existence, et doué d’une vie psychique, en particulier d’intelligence et de volonté. » Ou « Âme des défunts désincarnée après la mort sans être devenue tout à fait immatérielle et qui se manifeste auprès des vivants, leur parle, leur apparaît. »

En ce qui concerne l’Âme, on est plus du côté de l’Amour et du Divin avec :

  • « Âme du monde, âme de l’univers, âme universelle. Principe, de conception différente suivant les auteurs, qui anime l’univers; principe ayant les attributs de la divinité, Dieu. »
  • « Principe de nature spirituelle opposé au corps matériel. »
  • « Principe de la vie affective; siège des sentiments. »
  • « Manquer d’âme, n’avoir pas d’âme, être sans âme. Manquer de cœur, ne pas avoir pas de cœur, être insensible et dur. [En parlant d’une chose] Sans âme. Froid, figé. »
  • « Corps sans âme. Personne que toute vie semble avoir désertée, la laissant abattue et sans aucune capacité de réaction. »
  • « Principe de vie qui anime l’homme et les êtres organisés, animaux et plantes »
  • « Principe de la pensée, de l’action, de la sensibilité ou de la conscience.[En parlant d’une seule pers.] Principe et siège de l’activité psychique, consciente et inconsciente. »

De mon côté, les expressions lié à l’esprit, tel que « avoir de l’esprit », « perdre l’esprit » sont liés à l’intellect donc à notre mental, la machine pour interpréter le monde. Tandis que pour l’Âme, les expressions tel que vendre son âme parle bien d’un essence plus profonde comme pourrait être l’Etre.

Ainsi, j’en ai déduis que la Trinité Humaine comprend :

  • L’Ame ou L’Etre (le Saint Esprit, le tout, l’un ou la Source) : notre essence en somme
  • Le Corps (le fils dans la religion chrétienne avec Jésus qui s’incarne) ou L’expérience (le fait de s’incarner) : le véhicule de l’incarnation pour vivre l’expérience de la Vie.
  • L’Esprit  (ou la Connaissance, ou le Père) qui comprend une partie consciente et inconsciente et qui a un outil le mental pour le stockage et l’analyse des informations et a pour but de permettre à l’âme d’habiter ce corps et d’appréhender le monde au travers du corps.

Pour mieux se représenter tout cela, on pourrait donc se comparer à une voiture et son conducteur. L’âme serait le conducteur (en possession d’une itinéraire vers Harmonie ? Mais j’en parlerais une autre fois), l’habitacle et le moteur serait le corps, le mental (ou l’esprit?) serait tout ce qui sert à conduire cet objet à savoir le volant, le frein, l’accélérateur, l’embrayage, les vitesses, les rétroviseurs (le passé)… Les informations du tableau de bord seraient nos émotions (réaction de l’objet au mental). Sauf que les informations du tableau de bord ne permettent pas toujours de tout comprendre si on est pas mécanicien, il ne suffit pas de lire le voyant pour trouver la panne, comme pour nous, certaines choses sont inconsciente et comme le mental se dit que le conducteur pourrait faire n’importe quoi, se tromper de route ou oublier de freiner, il a mis en place un pilote automatique (l’ego) qui anticipe tout en fonction du passé dans le but de te protéger de la souffrance émotionnelle.

Que pensez-vous de cette idée ?

Le but de notre incarnation serait donc d’atteindre notre vrai moi, notre âme par l’illumination en passant par delà notre esprit et ses travers (ego) ?

Ellega

PS : Pour aller plus loin, voici une liste des sites et vidéos consultés pour me faire mon idée :

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