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Perdue face à l’urgence climatique

Chère Harmonie,

Hier soir (le 28 février au moment où j’écris cette lettre), je glissais sur les stories instagram (procrastination, je te reconnais bien là !). Quand je suis tombée sur une qui m’a profondément remuée. Il s’agissait de celle de sortez tout vert. Elle avait les larmes aux yeux et parlait de l’inaction du gouvernement face aux enjeux climatiques. Elle venait d’assister à un débat suite à la pétition « L’affaire du siècle ». Tu sais cette pétition qui a été lancé pour attaquer l’Etat français pour inaction climatique. De mon côté, je ne crois de toute façon pas à la politique (peut-être que j’expliquerais un jour pourquoi). Je n’étais donc pas surprise de l’absence d’impact auprès des élus. Je suis tout de même allée voir ce débat sur la page Facebook du ministère.
Bien mal m’en a pris !

Pourtant, cela m’a mis un coup. J’en suis sortie, moi aussi, les yeux rougis et le cœur lourd… Une sensation de colère et d’injustice au fond de ventre. J’avais la sensation qu’au fond, ils ne prennent pas vraiment au sérieux l’état dramatique dans lequel nous nous trouvons. Ou alors qu’ils n’en n’ont rien à faire. Pourquoi d’ailleurs ? Du haut de leur tour d’ivoire avec leur parachute doré, ils seront bien protégés de la guerre climatique. Pourquoi s’inquiéteraient-ils ? Car oui, c’est vers une guerre qu’on se dirige. Une guerre où nous serons les perdants sans aucun doute. Une guerre dans laquelle nous sommes déjà engagés depuis bien longtemps en réalité. Si jusqu’ici, on a eu la chance d’en sortir presque indemnes voir victorieux, nous allons nous reprendre en pleine face les conséquences de nos actes. 

Et puis j’ai eu aussi ce sentiment qui fait que je ne crois pas en la politique. Ce sentiment qu’en fait en vrai, ils ne pouvaient rien faire. Que même si un élu décide de se lancer dans la bataille contre l’avis des citoyens (car ce sont des mesures drastiques qu’il faut mettre en place, mais j’y reviens plus tard.), aucun de ces condisciples ne le suivra et que même les gens de bonne foi sont pieds et poing liés. 

J’en suis donc revenue à ma p***** de conclusion qui est que seules les actions citoyennes peuvent faire bouger les choses. L’histoire du colibri, tu sais. Si on change toutes nos habitudes, si on devient des consomm’acteurs et plus des consommateurs, qu’on soutient les initiatives durables, qu’on est le changement qu’on veut voir dans le monde, alors les grands de ce monde saura obligé de suivre le mouvement. Mais au vu des dernières études et de leurs conclusions, je suis bien obligée d’admettre qu’il est trop tard. Trop tard pour une transition en douceur.

Alors, Harmonie, l’humanité est-elle condamnée ? La terre nous survivra sans aucun doute, mais combien d’espèces entraînerons-nous dans cette tombe que nous croisons depuis des décennies, que dis-je des siècles ? Est-ce que notre disparition permettrait de contrebalancer les horreurs qu’on a faite ? ça me fait penser à tous ces films post-apocalyptique, parfois visionnaires (Que dire de Soleil Vert ? Waterworld ? Pour en citer des anciens.) et des plus récents dont les solutions extrêmes que sont l’éradication de l’espèce humaine paraissent au final la seule solution plausible ? Je ne suis pourtant pas de ceux qui disent qu’une 3e guerre mondiale ferait du bien, non, car les conséquences d’une guerre sont aussi voir plus désastreuse pour la Vie sur Terre que pour l’Humanité, mais nous nous dirigeons bien vers elle. 

Alors quoi ? On arrête de faire des enfants ? On se suicide tous ? Ou on se dit Yolo, après nous, le déluge ! Mais non, ça, on peut lui dire, pas ceux de ma génération ! Nous connaîtrons ce fléau, nous, pas nos descendants, nous ! Oui, je pourrais me dire que la meilleure chose à faire serait de mourir pour ne pas voir le désastre qu’on va causer, l’horreur qui nous attends. Malgré ce terrible portrait que je viens de dresser, je suis un être vivant incarné sur cette terre et la quitter avant mon heure me paraît insensé. Je vois, je sais qu’il y a encore de la beauté dans ce monde. Et peu importe l’issue, je veux vivre, aimer, m’émerveiller et faire de mon mieux jusqu’au bout. 

Il ne nous reste, je crois, que ça comme consolation. Faire de notre mieux à chaque instant. Nous sommes malheureusement des êtres terriblement imparfaits et le monde dans lequel on vit aujourd’hui et le résultat vers lequel on tend le prouve. Les gens spirituels disent sans doute par rapport à tout cela que c’est notre chemin d’évolution et qu’on doit en passer par là. Cette idée me réconforte d’un côté et de l’autre m’indigne. J’ai conscience que c’est souvent dans les moments les plus difficiles qu’on apprends le plus de choses sur nous. Certes, mais est-on vraiment obligé de causer tant de souffrance ? 

Je n’ai aucune réponse à toutes ses questions. Comme toujours, tu me diras, Harmonie… Cette lettre n’a strictement aucune utilité. Je l’avais commencé en me disant que je pourrais proposer des solutions atteignables pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, car c’est de ça qu’il est question. 

Des choses comme (je n’ai aucune compétence technique sur ces sujets, c’est juste des idées, pensées, réflexions.): 

  • Réduire petit à petit la quantité d’eau (en fonction du nombre de personne dans le foyer) à disposition via les compteurs qui pourrait peut-être bloquer l’accès à l’eau quand on atteint son quota.
  • Idem pour l’électricité, le gaz et les autres sources d’énergie (en gardant un minimum pour le chauffage et la cuisine)
  • Remettre un quota sur internet ?
  • Obliger par étape tous les distributeurs à n’avoir que des emballages en carton recyclé avec sanction sur les impôts en cas de non-respect et plus incitatif encore pour le vrac
  • Passage au végétarien, et même végétalien de tous les restaurants scolaires et professionnels et subvention aux restaurants privés qui font de même. – Cela devrait être comme la suivante, la première mesure à prendre d’ailleurs. La plus simple et la plus efficace. Et si vous n’y croyiez pas, je vous conseillerais le reportage Cowspiracy qui explique que l’élevage est la cause de 51 % des émissions de gaz à effet de serre.
  • Subvention pour le passage en bio, en permaculture et transition des élevages en production maraîchère jusqu’à atteindre le 0 élevage.
  • Sur les transports, baisse des coûts du transport public type bus, tram et train et taxation du kérosène
  • Développement de l’autopartage avec obligation de mettre sa voiture en location près de chez soi quand on ne l’utilise pas tous les jours ou quelque chose du type
  • Interdiction à la vente des voitures neuves (je ne suis pas pour l’électrique non plus)
  • Favoriser le réemploi en général
  • Dans la construction et la rénovation, je pense aussi qu’il y a beaucoup de choses à voir, mais je ne m’y connais pas assez, d’ailleurs des guides de rénovation écologique et durable devraient être dispos gratuitement, ça aurait été bien plus simple pour nous, pour la rénovation de notre appartement.
  • Et clairement ne pas changer la couleur des poubelles… (J’ai ri jaune en entendant ça… Dire qu’au début de mes études, on nous parlait déjà de cette connerie… 10 ans plus tard, on nous propose encore ça comme une solution qui changera tout… Évidemment, comment ne pas y avoir pensé ? C’est vrai que changer tous les bacs en plastiques pour uniformiser les couleurs, c’est LA solution. Ça ne coûtera pas d’argent. Argent qui aurait pu être utilisé pour quelque chose de plus utile. Et ça ne produira aucun déchet et aucune émission de gaz à effet de serre supplémentaire… Non mais sérieux ? Et si on jetait carrément le bébé avec l’eau du bain, tant qu’à faire ?)

Puis, je me suis rendu compte que ça n’avait pas un grand intérêt, toutes les solutions possibles ont déjà été proposée par des gens bien plus qualifiés que moi. Mais ça serait à priori des mesures liberticides… Oui, mais si dans un avenir proche, nous ne pourrons que nous battre pour survivre ? Il ne sera plus question de liberté du coup. La liberté aura-t’elle l’importance qu’on lui donne, aujourd’hui ? Est-ce que ça ne vaut pas le coup de voir ces mesures comme le choix d’une vie sobre pour l’avenir plutôt comme une privation de nos libertés ? D’ailleurs, est-ce que la liberté rend heureux, au fond ? Je ne parle pas de la liberté vs emprisonnement, mais de la liberté vs un nombre de choix limité ? Enfin…

Alors, Harmonie, que faisons-nous ? Est-ce qu’on a une chance de te (re)trouver dans ce merdier ? Où est-ce que c’est justement grâce à ce merdier qu’on va réussir à te (re)connaître ? L’avenir nous le dira ! Je veux faire le choix de l’espoir. Oui, je risque d’être déçue. Tant pis ! Et vous, quel choix faites-vous ?

Ellega

2 commentaires

  • Eni Luap

    Hello ! pour faire référence au début de ton article je te conseille cette vidéo de Vincent Verza, Alias « Partager c’est sympa » qui est un vidéaste activiste pour l’environnement. Le débat avec un homologue Belge est intéressant.
    Voilà le lien : https://www.youtube.com/watch?v=lvdckQKKz_Q

    Pour le reste je ne peut que valider, l’image que tu as partagé est affiché en A3 sur le mur de mon bureau, pour ne pas oublier que de grands changements sont à prévoir si on veut vraiment sauver notre gueule et celle de la planète et que notre confort actuel est tellement relatif.

    Merci pour cet article.

    • Ellega

      Oui, j’ai vu cette vidéo 🙂 Elle est très intéressante ! Merci à toi de me lire chaque semaine 🙂 Oui les grands changements restent à venir !

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