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Faire son nid du mieux possible – Les travaux et l’écologie – Les compromis – partie 2

Chère Harmonie,

Cette lettre fait suite à la précédente. On s’était quitté sur les photos de l’appartement rénové. N’est-il pas trop beau ? Non, je ne me la pète pas du tout, je suis juste hyper fière. Il faut l’avouer pour arriver à ce résultat ça n’a pas toujours été une partie de plaisir. Nous sommes passés par bien des étapes. Le plus difficile dans notre projet (après le fait de trouver le lieu de notre nid) a été de concilier les travaux, nos envies et l’écologie. Comment faire les meilleurs choix ? Comment faire des choix qui allient à la fois nos désirs et nos préoccupations environnementales ? 

Mais prenons les choses dans l’ordre…

Pendant les 5 ans durant lesquels on a habité dans cet appartement en tant que locataire, nous avons eu le temps de savoir ce qu’on voulait changer. Savoir ce qu’on aimait, ce qu’on n’aimait pas. On savait donc plutôt bien ce à quoi on aspirait pour notre nid douillet : une grande pièce de vie. Pourquoi ? Parce qu’une pièce de vie centrale où on peut être ensemble peu importe ce que l’on fait : cuisine, détente, travail, manger… Pour cela, on devait ouvrir un mur. 

Sinon, le carrelage du sol ne nous plaisait pas, il était pourtant encore en bon état, mais… On rêvait d’un parquet massif pour marcher pieds nus dessus. Et puis si on cassait le mur, il fallait de toute façon refaire le sol (il n’avait pas carrelé sous la cloison, mais ça on l’a découvert plus tard donc c’est une fausse raison.). 

On fantasmait aussi sur une vraie douche et une double vasque à la place de la baignoire et de l’unique vasque… Et évidemment tous ces désirs impliquaient de casser. Et surtout casser des choses encore fonctionnelles.

Du coup, cela signifiait générer à la fois des déchets et une nouvelle demande en matière première. On a donc généré un appel d’air pour la production et donc un appauvrissement des ressources de la planète… Bref, vous la sentez là, l’absurdité ? Que choisir entre désir de se sentir bien chez soi et écologie. Est-ce bien raisonnable de casser pour refaire ? Est-ce écologique ? La réponse est clairement non à mon humble avis. Pourtant on l’a quand même fait, car j’ai beau vouloir limiter mon impact sur la planète, je suis loin d’être parfaite comme je le disais déjà ici.

C’est l’une des premières leçons des travaux, on ne peut pas être parfait !

Rien que de se lancer dans la rénovation implique une contradiction.

On veut faire des travaux et donc générer des déchets souvent non-recyclables (car le milieu de BTP est encore loin d’être exemplaire sur ce point) mais en même temps, on veut utiliser des produits éco-responsables. 

Est-ce pour se donner bonne conscience ? On veut limiter son impact sur l’environnement alors que le simple fait de décider de faire des travaux engendre un plus gros impact que de laisser tel quel. On peut dire ce qu’on veut, mais c’est absurde, c’est le serpent qui se mord la queue. 

Même changer des fenêtres encore fonctionnelles, d’un point de vue « cycle de vie », je ne suis pas sûre que ça soit vraiment écologiquement viable. Je n’ai pas fait l’analyse, mais franchement je pense quand même qu’on s’approche probablement d’une fausse-bonne-idée. Récemment, j’ai entendu dire qu’une gourde en plastique restait plus écologique qu’une gourde en inox sauf si tu gardes ta gourde en inox pendant 50 ans au moins. Je pense que pour les fenêtres, c’est pareil, si tu changes de fenêtres avant un certain temps, l’impact reste négatif, mais bien sûr ce n’est qu’une supposition.

Par ce raisonnement, je veux juste mettre en avant le problème de paradigme qu’il y a déjà sur l’idée de « travaux éco-responsables » ou en tout cas de rénovation éco-responsable. Pour moi, rien qu’associer ces deux mots est une aberration. Ce n’est pas possible, on fait juste du mieux qu’on peut, en sachant que notre impact sera toujours trop grand. Il faudrait faire le calcul, mais même en choisissant systématiquement la solution la plus écologique (ce qui signifie avoir du temps pour comparer déjà, mais aussi beaucoup d’argent), il reste la variable du « Ah, mais on ne savait pas ». Variable qu’on pourrait aussi appeler le syndrome de l’amiante… Vous voyez où je veux en venir. Cette fausse bonne solution qu’on se met à mettre partout pour tout un tas de raison et donc on apprend quelques années plus tard que c’était, en réalité, une belle connerie… 

Malgré tout ça, on a quand même décidé de faire ces aménagements.

Bon, j’avoue qu’à ce moment-là, je n’étais pas suffisamment lucide pour me rendre compte de mon aveuglement sur la question et de ma croyance absurde que je faisais tout pour le mieux. Mais pour notre défense, on a, au moins, essayé de choisir une décoration assez passe-partout (du moins, on le croit) dans l’espoir qu’ils plaisent à ceux qui nous suivront pour que ces travaux soient les derniers. 

Mais en vrai, on n’a pas toujours eu le temps ou le courage de chercher la meilleure alternative, et même en cherchant, je doute qu’on ait toujours fait les bons choix. On a dû faire des compromis. On en fait tous et pour vous déculpabiliser, je vais vous faire la liste de ceux qu’on a fait par manque de temps, d’argent et surtout par fatigue (parce qu’on a tout fait nous-même et qu’à un moment, on a envie que ça finisse). 

Voici la liste de ce qu’on aurait pu mieux faire :

  • Notre carrelage de SDB n’est pas français, mais au moins il est européen. 
  • Tout ce qui est robinetterie, même si on a choisi en priori des invendus et fins de stock, on ignore quand même dans quelles conditions, ça a été fabriqué.
  • Une partie de nos meubles de SDB, notre parquet et notre plan de travail bien qu’en bambou vient de Leroy Pinpin, on ne sait pas où, par qui et dans quelles conditions ils ont été faits. 
  • Globalement la plupart des produits et fournitures de chez Leroy Pinpin et une nouvelle fois, je ne suis pas convaincue qu’on puisse faire confiance à un tel magasin. 
  • Pour en revenir au parquet, on a choisi le bambou car cela nous permettait d’en mettre partout même dans la salle de bain et la cuisine car c’est un bois imputrescible et après avoir lu plusieurs articles à ce sujet (que je ne peux pas vous retrouver, car mes recherches datent d’il y a plus de 2 ans), il s’avérerait que le bambou est l’un des bois les plus écologiques même s’il vient de loin car il pousse rapidement, à un faible besoin d’eau et quand on le coupe, il repousse, on ne participerait donc pas à la déforestation en choisissant ce bois. Mais malgré ça, on a pas pu se payer un parquet éthique et à clipser plutôt qu’à coller par manque d’argent. Du coup, il a fallu acheter de la colle et je n’avais pas anticipé cela, on a donc pris la colle conseillée par Leroy Pinpin sans avoir comparé et vu son odeur et sa couleur, je peux vous certifier que c’était tout sauf écologique.
  • On a également changé tous les interrupteurs et les prises électriques. Alors qu’on aurait certainement pu en récupérer d’avant, mais pour des raisons d’harmonies, on a choisi de tous les remplacer. 
  • On a mis en place des spots LED encastrables basses consommations. Ils viennent de chez https://www.anrold-diffusion.com/, mais on a été un peu excessif sur la quantité. 
  • On a acheté quelques meubles neufs chez Maison du Monde et sur la Redoute. Or, on ne peut pas dire que ce soit des boutiques les plus éthiques du monde. 

On a aussi fait quelques erreurs :

  • On a peint nos portes sans les poncer, on a donc du mettre une couche supplémentaire de peinture. Du coup, elle s’écaille encore par endroits.
  • Concernant les prises, nous n’avons pas pensé à mettre des interrupteurs pour pouvoir éteindre facilement tous les appareils qui restent en veille et consomment de l’énergie.- fogie pedeature mm dt
  • Choisir une hotte trop grande qui fait trop de bruit pour qu’on puisse l’utiliser.

Les choix qu’on a fait au mieux avec les connaissances et les recherches qu’on a pu faire :

  • Pour la peinture : nous avons comparé de nombreuses marques de peinture d’origine végétale. Notre choix s’est porté sur la gamme d’origine végétale de Prodirox. Elle est dite sans danger pour eux-mêmes ou leur environnement. On a pris la peinture mate Finitiprim comme sous-couche puis une peinture satinée Sweet pour les murs. Pour les plafonds, on a choisi la peinture mate et dé-polluante Oxypur.
  • Pour le traitement du bois de la porte coulissante et le plan de travail en bambou de la cuisine : on a choisi l’huile dure OLEASOL. Elle est d’origine végétale et en phase aqueuse de chez Prodirox également. Prodirox est une marque très transparente sur la composition de ces produits. Sur simple demande, ils fournissent tous les rapports sur l’analyse de leur produit. Toutes les fiches techniques sont disponibles sur leur site.
  • Pour l’électroménager : pour la plaque de cuisson au gaz, le lave-vaisselle et le four, nous avons choisi Siemens. D’après les avis consommateurs, leurs produits ont la meilleure durabilité. On a de plus sélectionné des modèles où les pièces de réparations sont disponibles pour encore au moins 10 ans. Des modèles en catégorie A+ voir A++ sur les étiquettes-énergies.
  • Pour la cuisine, on est passé par le cuisiniste socoo’c. Ils ont une politique plutôt correcte en terme de valeurs écologiques, les cuisines sont 100% made in Haute-Savoie. Ils annoncent des cuisines faites pour durer avec des tests en labo et des meubles garantis 5 ans et leurs mécanismes 25 ans. On peut aussi seulement changer les façades des meubles au cas où elles seraient abîmées. Concernant la provenance du bois, je ne saurais plus dire d’où ils viennent, mais ce n’était pas si pire dans mes souvenirs.
  • Dans l’entrée et dans les WC, on ne pouvait pas mettre du parquet. Nous avons donc choisi de mettre un béton ciré, celui de Biologement. C’est une marque qui n’utilise que des matériaux naturelles.
  • Mon chéri a fabriqué pleins de meubles en palette. Il récupère des palettes usagées qui ne sont plus consignés et s’en sert pour faire des meubles en réutilisant même les clous. 100% récup et zéro déchet, une nouvelle vie à un déchet. On a donc un meuble télé, un meuble pour les verres et les apéritifs, un meuble pour les verres et les tasses, une console d’entrée, ainsi que le salon de jardin. Les étagères, la table basse et la table ont été par le grand-père de mon chéri. Un bureau table de berger acheté sur le bon coin.
  • Le canapé et le fauteuil : le canapé de la Redoute est fabriqué en France. Son tissu est fait de lin et coton et la structure en bois. Seule la garniture des coussins n’est pas naturelle malheureusement. Le fauteuil vient de Robin des bois et son tissu est en 100% velours de coton. Sa structure et ses pieds en hévéa massif . C’est une marque française. 
Le meuble télé fait avec une demi-palette 🙂
Un meuble bar trop classe en palette !
Un meuble pour les verres et les tasses toujours en palette
La console d’entrée en bois de palette et tiroir en caisse de vin chiné et un miroir chiné également

Ainsi, on a fait des erreurs, on a eu des surprises, on a fait des compromis. Mais, on a aussi fait des bons choix aussi avec nos connaissances du moment. Du coup, on a essayé d’être en accord avec nos valeurs. Et en même temps de faire ce qu’on souhaitait pour nous sentir bien dans notre lieu de vie. Tout cela, pour nous harmoniser à lui. Au final, le plus important, n’est-il pas de faire de son mieux avec les moyens qu’on a ? Et vous qu’en pensez-vous ? Avez-vous une expérience à partager sur les compromis ? Auriez-vous des conseils à donner sur ce sujet ?

Ellega

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