BIENVEILLANCE,  EQUILIBRE / EQUITE

Suis-je asociale ? Ou introvertie ? Les relations sociales

Chère Harmonie,

Je parle beaucoup d’identité ici. Les questions existentielles sont légions dans ma petite tête. J’ai conscience que je cherche trop à rationaliser les choses, à mettre des mots sur ce que je ressens, sur ce que je pense être. Probablement à tort ou en tout cas en excès. Mais nous sommes sûrement nombreux dans ce cas, non ? 

Je me sens souvent inadaptée à ce monde. Nouer des relations, interagir avec les gens qui m’entourent n’est pas aisée pour moi. Je préfère et de loin rester en retrait et me faire oublier. On me pense souvent timide. Je pensais, de mon côté, être réservée ou peut-être asociale, mais finalement, je crois que je suis juste une sorcière. Dans le sens d’une femme introvertie qui se sent mieux la plupart du temps seule et pour qui les relations sociales ne sont pas choses naturelles ni aisées. Ce qui ne veut pas dire que je n’ai pas soif d’interactions avec mes semblables. Bien au contraire, mais je viens seulement de le comprendre. Je ne suis sans doute pas la seule dans ce cas (à mon avis) alors comme toujours, je vous partage ici mon cheminement. 

Enfant, je me sentais différente et j’étais maintenue à l’écart (et me maintenait), heureusement sans méchanceté (j’ai eu cette chance.). Je ne m’intéressais pas aux mêmes choses que mes camarades de classe. Jouer au ballon m’ennuyait par exemple et je préférais rester assise seule dans mon coin. Je refusai sûrement d’une certaine manière déjà mon incarnation (sur ça, je crois que j’ai encore du boulot.). J’étais toujours dans la lune, dans les étoiles ou simplement dans ma tête et dans mon imagination (comme je le racontais déjà ici). Sans doute comme beaucoup d’autres enfants, je ne pense pas être très spéciale, vous serez sans doute nombreux à vous reconnaître là-dedans, non ? 

Vers 7 ans, j’ai commencé à sentir que je ne pouvais continuer ainsi au risque de ne jamais m’adapter à la société. Je ne le pensais sans doute pas ainsi à l’époque, j’avais surtout envie de partager, de créer des liens avec des gens de mon âge. J’ai réussi à lier des amitiés qui n’ont pas été vraiment durables par ma faute sans doute (je reviendrais sur ce sujet en précision, je pense).

Me faire des amis a toujours été compliqué pour moi. Et ça l’est toujours et si aujourd’hui, je pense avoir fait la paix avec ça sans me sentir mal aimée. J’ai fini par me dire que j’étais probablement asociale et pendant quelques années (derrière moi maintenant), j’ai décidé que c’était mon identité. J’ai alors cessé d’essayer de créer du lien car ça me demandait trop d’effort et me causait trop de déception. Si on m’avait expliqué ce que j’ai compris il y a peu, à cette époque, ça aurait sûrement changé ma façon d’aborder l’amitié.

Mais, crois-tu que je suis asociale, Harmonie ? C’est une question qui m’a taraudé, et ce, jusqu’à il n’y a pas si longtemps à vrai dire. Même si j’ai réappris petit à petit à m’ouvrir, je resterai persuadée de ne pas être « normale ». Ce n’est pas qu’en soit être asociale soit vraiment un problème, mais j’avais l’impression que cela voudrait dire que j’étais égoïste et que je n’avais pas besoin des autres. Ce qui n’est clairement pas vrai. Certes, je n’ai pas besoin de quelqu’un d’autre que moi pour me sentir bien (mon bonheur et mes pensées et émotions ne dépendent que de moi cf le podcast d’Esther Taillifet dont je vous reparle plus loin.). Néanmoins, j’ai tout de même envie d’avoir de vraies relations sincères comme tout être humain (et j’ai mal vécue de ne pas en avoir pendants des années et je ne suis toujours pas à l’aise avec ça). J’ai envie d’aider et de donner (comme j’essaye de le faire via ce blog). 

Face à cette réflexion, je ne pouvais qu’en déduire que je n’étais pas si asociale que ça ? Pourtant, bien que les sujets qui m’intéressent soient divers et variés, j’ai beaucoup et de plus en plus de mal d’avoir des conversations sur la pluie et le beau-temps. Je ne dis pas qu’il n’est pas important d’avoir des sujets de conversation futiles, simplement que souvent cela m’ennuie. Et même dans les conversations intéressantes et passionnées en groupe, j’écoute sans piper mot, comme si je n’avais pas d’avis. J’ai aussi du mal à trouver des sujets pour entretenir ou simplement débuter une conversation avec des gens que je connais peu. Et même passée cette étape, il m’est compliquée d’entretenir des relations durables. Comme si cela me demandait un effort insurmontable. Comme si je ne savais même pas comment faire. Qu’est-ce que cela pouvait être alors ? Étais-je juste inadaptée aux relations sociales ? 

J’aurais pu aussi me définir alors comme quelqu’un de juste timide. Mais, grâce au podcast d’Esther Taillifet notamment ce 14ème épisode, j’ai compris plein de chose. Notamment que j’étais devenue timide, je ne l’étais pas intrinsèquement. La timidité m’avait d’ailleurs toujours semblé être un mauvais terme, et si on me posait la question, je parlais plutôt de réserve. Encore une fois, je crois que ce choix de mot était mauvais également, en réalité, je suis simplement une personne introvertie. Et même si j’avais confiance d’être de nature introvertie. Une des caractéristiques de cette introversion est par exemple le fait que je suis plus à l’aise à l’écrit qu’à l’oral. Par contre, je ne pensais pas que c’était cela qui rendait mes relations sociales difficiles. 

Oui, nouer des relations amicales ou même simplement de bon voisinage est ardue pour moi voir parfois impossible et douloureux. Je ne suis pourtant pas asociale, simplement ma nature profonde est celle de la sorcière qui aime la solitude et vivre dans sa grotte. C’est ce que je suis une grande partie de ma vie. J’ai besoin de me ressourcer en étant seule avec moi-même. J’ai besoin de temps pour hiérarchiser mes idées avant de prendre la parole. Je ne veux pas parler pour ne rien dire. J’ai l’impression que si je dis quelque chose cela doit être vraiment important et intéressant sinon ça ne vaut pas la peine, car j’aime le silence. J’ai peur de ne pas utiliser les bons mots. 

Tout cela fait que toutes interactions sociales me demandent plus d’énergie et d’effort que la moitié de la population. Il y aurait à peu près autant d’extraverties que d’introverties sur terre. C’est sans compter notre société qui valorise l’extraversion au détriment de l’introversion. Si bien qu’en tant qu’introvertis, on pense que nous ne sommes pas normaux.

Néanmoins, j’ai pu remarqué qu’il met plus facile de sortir, de voir du monde et d’être réellement tournée vers les autres dans la période « mère » de mon cycle. Alors oui, le reste du temps, je peux paraître asociale et égoïste. Oui, j’ai tendance à ne pas demander de nouvelles des gens que j’aime. J’ai aussi besoin de me retrouver seule pour pouvoir mieux être à leur écoute par la suite. Cela rend mes relations avec les autres souvent moins fluides.

Tout cela en partie car l’introversion n’est pas un tempérament suffisamment bien connue. Alors oui, osons dire que aux gens comment nous fonctionnons ! Nos relations seront ainsi plus aisées. Non, nous ne sommes pas asociales car on apprécie être seuls. Non, on est pas timide sous prétexte qu’on ne donne pas son avis sur tout. Qu’en pensez-vous ? Et si on redonnait la place qui revient aux introvertis dans notre société ? Si on arrêtait de vouloir être des extravertis car ça semble mieux ? 

Pour en savoir un peu plus sur votre type de personnalité, je vous propose de jeter un œil au MBTI ou alors l’enneagramme (autre site). C‘est une bonne façon d’aller plus loin encore que l’introversion et l’extraversion, seules (je pourrais aborder ce sujet des types de personnalité, si ça vous dit?). Car bien sûr, si je me sens parfois si étrange, c’est, car personnellement, je fais partie d’un type de personnalité très peu représenté. Cela semble évident, car s’il s’agissait juste d’introversion, la moitié des personnes me ressemblerait. Je n’aurais donc aucune raison de me sentir en décalage, n’est-ce pas Harmonie ?

Ellega

PS : excusez-moi une nouvelle fois pour ce fouillis. En me relisant, je me dis que j’aurais dû faire des titres et sous-titres en définissant les mots. Je pense que vous trouverez tout ça dans des articles bien mieux documentés que le mien, donc je laisse comme ça. Cette lettre n’a pour seule prétention que de parler de mon ressenti, comme toujours. J’espère que vous me pardonnerez ! 

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