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Comment vivre ses règles de manière sereine ?

Chère Harmonie,

S’il y a bien un sujet qui me fascine, c’est celui des menstruations et du cycle menstruel en général. En vérité le sphère gyn’écologique dans son ensemble m’intrigue. Ce terme que je trouve génial vient de Marie Pénélope Perez dans la formation rites de femmes (oui encore elle). Les mécanismes en œuvre dans la santé féminine sont incroyables. Ils vont bien au-delà de ce qu’on peut imaginer de prime abord. L’un des aspects principaux de la vie des personnes ayant un utérus est, bien entendue, les fameuses menstruations. On les appelle communément et à tort règles (les règles ne sont pas la règle !).

Le choix des mots

Le terme exact est menstruation, mais celui qui est de plus en plus utilisé et que j’affectionne personnellement est celui de « lunes ». Et même si les « lunes » n’arrivent pas forcément au moment de la pleine lune ou de la nouvelle lune non plus, c’est un mot très poétique qui rappelle la cyclicité du cycle menstruel. Je pense que donner un joli nom à quelque chose permet de le rendre plus beau, plus sacré. En utilisant le mot règle qui est dur et froid et tous les autres qualificatifs tels que ragnagna, vilaine ou même chose… rend l’expérience bien plus difficile. La connotation négative se met à coller à la période désignée tant et si bien qu’on ne peut plus les distinguer, ils se confondent. Ainsi il me paraît important de donner un joli nom à cette période pour retrouver sa puissance sacrée.

NB : Je vais essayer dans cet article d’être inclusive, mais comme je ne maîtrise pas le sujet, je risque d’être maladroite, j’espère que vous m’en excuserez.

Je vous ai déjà parlé du cycle menstruel dans son ensemble avec ses 4 phases dans cet article. Mais aujourd’hui, nous resterons donc sur la phase menstruelle, ou phase de la sorcière. En effet, la période des lunes est à mon sens une partie délicate du cycle. Même si souvent le moment le plus pénible correspond plutôt aux quelques jours avant leur déclenchement (syndrome prémenstruel que je t’aime), le moment des saignements en tant que tel reste particulièrement compliqué pour nombre d’entre nous.

Pourquoi cette période du mois est compliquée ?

Les tabous sur les lunes sont nombreux. Entre les idées que c’est sale, impur (souvent associé déjà dans le nom qu’on leur donne) ou je ne sais quelles idées inculquées principalement par la religion (encore une fois merci les religions patriarcales). Sans parler de l’inconfort (si ce n’est la souffrance) qu’elles provoquent.  Il est difficile de les vivre sereinement.

À ma propre échelle, j’ai l’immense chance de ne pas avoir des lunes particulièrement douloureuses, ni très abondantes, pour autant, je ne suis jamais folle de joie à l’idée de leur arrivée. Il m’a fallu longtemps et le chemin est encore long pour être en paix avec elle. Et c’est de cela dont j’ai envie de parler aujourd’hui. 

En effet, il y a tout un tas de raison pour lesquelles nous ne sommes pas ravies de les avoir, entre :

  • les douleurs ou la gêne
  • la charge mentale que cela implique (prévoir des protections, avoir des toilettes avec des poubelles…)
  • les effets sur l’humeur parfois difficile à gérer
  • la fatigue que cela engendre
  • la peur de la fuite, qu’on voit nos protections
  • et j’en oublie probablement un petit paquet.

Toutes ses choses sont lourdes à porter. Et je ne parle même pas de l’injustice de devoir payer ces produits de première nécessité que sont les protections périodiques. Je n’aborde pas non plus la culpabilité de produire des déchets non-recyclable. Je ne vais pas m’énerver sur le scandale des compositions de ces dites protections qui peuvent nous rendre malade voir nous tuer et dans tous les cas nous empoisonnent. À l’heure où j’écris ça, je me demande si je n’en ai pas déjà parlé, mais en tout les cas sur ce sujet, je vous conseille le documentaire tampon, notre ennemi intime.

Mais alors comment faire ?

Bref, le sujet est vaste, complexe, injuste et me met très en colère en permanence (et cela n’a rien à voir avec le fait que je suis en période prémenstruelle.). Mais aujourd’hui, je ne veux pas vous parler de toutes ses choses qui me font sortir de mes gonds. Dans cette lettre, je veux vous parler de mes astuces (aussi petites soient-elles) pour arriver à vivre de façon la plus sereine possible cette période de vie.

Il faut savoir que ces propositions ne sont pas miraculeuses, loin de là.  D’autant que pour moi se rajoute la déception mois après mois de ne pas être enceinte.  Le sang menstruel me rappelle à chaque fois mes trois grossesses achevées trop tôt. Il m’est donc difficile d’être totalement ok avec leur venue, mais je suis en chemin vers le pardon.

Avec les années, j’ai appris certaines choses qui pouvaient m’aider pour vivre de façon plus sereine ou du moins de façon moins violente cette période. Je vais séparer ces astuces en deux catégories. Celles qui sont utiles pour toutes. Puis celles qui peuvent servir aux personnes dans mon cas à savoir celles ayant vécu la perte d’un enfant en cours de grossesse ou/et celles avec un désir de maternité.

Mes astuces

Concernant les astuces qui peuvent convenir à tout-e-s, il y a :

Numéro 1 : trouver un nom sympa

Comme je l’ai déjà dit,  nommer avec respect nos saignements en choisissant un nom poétique et beau permet de le vivre mieux. Exit les terme violent et dénigrant. Libre à vous d’être inventive !

Numéro 2 : Comprendre le fonctionnement de son cycle menstruel

Pour cela, je conseille bien entendu le fameux livre lune rouge pour un aspect plus symbolique, et la symptothermie (il est inutile de la pratiquer forcément même si ça aide, lire le manuel peut suffire) pour comprendre les étapes plus biologiques ou lire d’autres choses à ce sujet. Découvrir le fonctionnement de son corps est une première clef d’acceptation et de respect de cette période. Et qui dit respect et acceptation conduit à la bienveillance.

Numéro 3 : Se reconnecter à son corps

Je connais deux moyens pour cela :

  • Le premier est d’apprivoiser son sang menstruel, en le regardant tout simplement: observer sa quantité, sa couleur, son odeur… Pour cela, je vous invite à tester les protections lavables (culotte menstruelle ou serviette lavable) ou la cup.
  • Respecter cette partie de notre corps en lui fournissant des protections saines pour lui : exit les tampons et serviettes hygiéniques dont on ne connaît pas la composition, je sais que c’est une question de budget souvent, mais il fallait que je le dise tout de même, la cup est un choix durable et peu coûteux par exemple.
    • Pour aller plus loin, je crois qu’il est judicieux d’apprivoiser ses organes sexuels en les observant, les regardant, les touchant de façon sexuelle ou non.
    • L’étape ultime pour moi est la pratique du flux libre instinctif qui permet, selon le moi, d’être vraiment en phase avec son utérus et son vagin. Rapidement, il s’agit de ne pas mettre de protections pendant les menstruations. On se met à l’écoute des vagues de flux. On apprend à aller aux toilettes à ce moment-là pour laisser le sang s’évacuer. On parle de continence des lunes également. Cette pratique se base sur le fait que comme pour la propreté, on a appris à maîtriser notre vessie. Cela consiste à savoir quand on a besoin d’aller aux toilettes et pouvoir se retenir jusqu’à ce qu’on puisse s’y rendre. De la même manière, on pourrait et on peut le faire avec notre utérus. Et comme pour la vessie, avoir la vessie pleine et ne pas aller aux toilettes, c’est possible, mais c’est très inconfortable. Clairement, ça ne peut pas durer pendant des heures.

Numéro 4 :  Etre confortable

Enfin, il y a pour moi aussi une forte notion de confort dans le fait de mieux-vivre ses règles. Il s’agit donc de mettre en place des astuces pour soulager son corps. Chouchoutons-nous avec:

  • La bouillotte qui est notre amie.
  • En fonction de ce que l’on préfère, on choisit une protection qui nous convient au mieux. Il paraît que la culotte menstruelle, c’est le rêve, mais à chacun de voir.
  • Porter des vêtements amples et confortables.
  • Se faire des bains ou des douches chaudes.
  • Et récemment, j’ai aussi découvert la faja et je trouve que ça aide beaucoup. La faja est une ceinture tissée venue d’Amérique du Sud, elle consiste à maintenir le bassin et à soulager par la pression douce qu’elle exerce les douleurs liées au cycle menstruel notamment. Je vous renvoi aux explications de la faja faite par @jamaril_doula. Personnellement, je trouve que non seulement elle aide à soulager mais l’enfiler rend aussi un peu plus sacrée cette période et ça fait du bien.

Numéro 5 : Bienveillance !

Ensuite, ce qui aide beaucoup, c’est d’être bienveillante envers soi et son corps :

  • en comprenant ce qu’il s’y passe, on accepte mieux la fatigue et les émotions compliquées. On apprend à faire avec ce changement de rythme et à ralentir.
  • Ressentir de la gratitude pour son corps est un autre moyen de le vivre mieux cette période. En voyant cette période comme un nettoyage ou comme une reconnexion à son moi profond (via la phase de la sorcière), à son intuition, on comprend la puissance de cette période, son importance et on peut se mettre à l’aimer. Je vous conseille bien sûr Lune rouge à ce sujet.
  • Pour finir, je crois qu’il est surtout essentiel de prendre du temps pour soi pendant nos lunes, de nous offrir des rituels d’amour pour nous-même, de manger et faire ce qui nous fait du bien à cet instant sans culpabilité. Souvent, je me tire les cartes pendant mes lunes pour m’apaiser aussi.

Quand c’est encore plus compliqué…

Pour les personnes dans mon cas pour qui la période menstruelle est douloureuse pour des raisons telles que le deuil périnatal ou le désir de grossesse, je rajouterais deux/trois conseils :

  • Le premier (que j’ai en partie déjà abordé) concerne l’acceptation des émotions. Je parle ici de la colère, la déception et la tristesse voir la dépression. Pour en avoir fait les frais, il ne sert à rien d’essayer de les contenir, de se réprimander d’avoir espéré… Au contraire, plus je me laisse aller aux pleurs et aux cris, moins longtemps la douleur dure. Alors je vous encourage à extérioriser. À pleurer et crier de toutes vos forces à quel point c’est injuste et difficile ou à les écrire si vous préférez.
  • Le second est de se souvenir que les dates d’anniversaires (toutes) peuvent rendre la période plus difficile. Quand mes lunes sont particulièrement violente physiquement et/ou mentalement, je remarque toujours que ça coïncide avec une date précise. Cela fait 1 an que j’ai perdu mon dernier bébé, ou que c’est une période où j’aurais dû accoucher, ou c’est l’anniversaire de sa conception… C’est rassurant de s’en rendre compte. Cela permet de ne pas avoir l’impression de régresser sur son chemin vers l’avenir, c’est juste une situation exceptionnelle et c’est normal que cela soit plus douloureux.
  • Une autre chose qui m’aide, c’est de revenir au merveilleux du corps, à sa puissance, j’entends par là me souvenir que mon utérus est puissant et que les contractions qui évacuent le sang le prouvent.
  • Faire des méditations de reconnexion à son ventre et de paix. Cela peut aussi aider à se réconcilier avec lui.
  • Globalement, écrire, dessiner ou autre, tout ce qui nous rend triste, le sortir permet de s’en délester et de se sentir mieux ensuite.

Est-ce que je suis en harmonie avec mes lunes ?

Je pense avoir tout dit, mais je suis toujours en chemin pour me sentir plus sereine pendant mes lunes. Je n’ai ici, bien sûr, pas abordé les lunes douloureuses en tant que telles. J’ai la chance de ne pas avoir de trop grosses douleurs pendant mes menstruations. Néanmoins, je vous conseille pour les personnes qui souffrent beaucoup et en particulier si vous êtes atteintes d’endométriose, deux ressources à ce propos : 

  • une vidéo d’Ilia Renon https://www.youtube.com/watch?v=4NcQyTR149A et
  • les programmes de Peggy en douceur https://en-douceur.com/solutions-douleurs-de-regles-et-endometriose/

En espérant avoir pu vous donner des pistes, je vous invite aussi à me partager vos propres astuces en commentaire, je serais ravie de vous lire. En attendant d’être en parfaite harmonie avec vos lunes, je te souhaite une bonne reconnexion avec elles.

Ellega

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